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GTR66 Jour 4

Le 7 juin, de Saint-Flour à Vic-sur-Cère via le Plomb du Cantal

Où l’on vit l’ascension d’un culot de basanite surmontant des brèches et des coulées de trachyandésite. Du culot il n’en fallait pas manquer au demeurant pour s’attaquer, tels des tartarins tous terrains, à ce Plomb, et d’aplomb n’en manquèrent pas non plus pour le descendre.

De Saint-Flour à Prat-de-Bouc

Levé 7h, nous avons une grosse journée devant nous. Est-ce cela ou le restaurant d’hier, j’ai passé une mauvaise nuit, endormi à 2h passé, heureusement que j’ai la liseuse pour occuper ces insomnies. Nous plions plus vite que lors du premier départ-camping, les affaires trouvent leur place et les petits sacs s’ajustent dans les grands sacs. néanmoins je suis encore à la bourre par rapport à Denis, ça va s’arranger par la suite (un peu).

Départ du Camping St-Flour
Levé 7h00 – Départ 9h15

Nous quittons Saint-Flour par de petits sentiers sympa, bravo à OutdoorActive, je ne le penserai pas toujours lors de ce périple, mais là c’est extra car la route n’a pas l’air très hospitalière. A Roffiac, ça se gâte.
Parfaite illustration d’une transformation des routes et chemins, la trace OutdoorActive proposait des chemins sympathiques pour contourner Roffiac, mais nous nous trouvons face à une grande route … qui ne devrait pas exister !

Ci-dessus, sur la carte IGN détaillée, la trace emprunte des chemins (cf. le soulignage en bleu) mais sur la carte à plus petite échelle, une nouvelle route apparait justement sur la trace prévue.
Nous tentons d’éviter cette route passante en nous engageant sur le champ qui la borde à droite, le poussage devient vite obligatoire étant donné l’état du champ, puis nous butons contre la clôture barbelée, fin de la récréation.
Nous passons tant bien que mal les barbelés et sommes contraints de prendre la route jusqu’au sommet de la côte, Denis se fait frôler par un semi-remorque jaune. Peur. Je sais pourquoi je fais du VTT et pas de la rando sur route ! Nous sommes rudement contents de quitter l’enfer du bitume et des ogres d’acier pour retrouver la quiétude des pistes et des petites routes de campagne débonnaires.

Nous rencontrons de nombreux exemples de structures bois/métal anciennes et assez belles.

Ces drôles de structures servent (servaient ?) à placer un bovin sous le joug, pour les administrer je ne sais quel traitement de faveur …
En fait il s’agit d’un « travail-à-ferrer », plus de précisions ICI.

Nous sommes sur la partie tranquillement montante du parcours, la vue est dégagée, la trace agréable, les pistes sont roulantes, les km devraient s’égrener sans soucis, mais non, avec une pente de 4% nous roulons à … 6 km/h max ! La faute au fort vent de face, beurk.

Beaux panoramas, le bassin de Saint-Flour et le massif du Mt-Mouchet s’étalent en technicolor. S’il n’y avait ce vent …

Panorama du pays de Saint-Flour et du Mont-Mouchet

Nous arrivons à Valuéjols, un petit marché attire un peu de monde, plein de choses appétissantes, charcuteries – fromages, nous tentent, mais nous nous rendons à la petite épicerie-souvenirs du village où nous achetons des salades (pomme-de-terre) fraîches et des beignets de légumes qui pourraient rendre service pour graisser les chaînes !
Avocats et tomates complèteront le pique-nique que nous prendrons plus tard, l’expérience du premier jour porte ses fruits : acheter quand on peut, manger quand on veut !

La trace nous mène par de jolies pistes (venteuses) jusqu’à une variante du GR nommée « Albepierre Bredons ». Bon, déjà cela ressemble soit à une contrepèterie à base de secours aux déshérités océaniques celtes, soit à une diction de fin de soirée bien arrosée … ou les deux.
Ensuite un méchant troupeaux de bovins hargneux (forcément hargneux) et une pancarte « passage interdit » nous dissuadent quelque peu de nous engager dans une folle aventure tauromachiquo-subversive. Sans compter que les champs aussi spongieux que bosselés promettent poussages et labourages.
Nous rejoignons donc la route par une piste descendante (dénivelé qu’il faudra donc remonter) pour passer par Le CHE, puis la Croix du Che. Nous espérons que le dit révolutionnaire ignorait cette facétie ésotérique.

Ensuite, par des pistes en forêt nous progressons sur la GTMC, ça monte et ça remonter mais au moins sommes-nous plutôt à l’abri du vent.
Aucun poussage à signaler, et nous arrivons ainsi à Prat-de-Bouc (1392 m) à 14h où nous retrouvons un vent assez fort et légèrement désagréable.
Pique-nique cinq étoiles dans une « canapé » aménagé par Denis, un peu à l’abri du vent. Nous ne consommons que la moitié de nos provisions pour monter légers.

Le plomb du Cantal

Puis c’est le début de la montée vers le Plomb-du-Cantal par la piste (le GR est impraticable en montée) empruntée par les éleveurs et les services techniques.
Les éleveurs. Les flancs du Plomb sont couverts de pâturages où paissent des troupeaux plus ou moins patibulaires. Même Denis, qui d’ordinaire ne manque pas une occasion de moquer ma crainte de ces féroces animaux, perd de sa superbe lorsque ce qui ressemble fort à un (voire plusieurs) taureaux, tels des marguerites empoisonnées dans une bouillon de poule aux vermicelles, parsèment le troupeau que nous nous apprêtons à traverser.
N’écoutant que notre courage, nous faisons une large détour par les prairies, au prix d’un poussage laborieux et éreintant. Nous regagnons la piste en contre-haut du maudit troupeau, pour voir un quidam, à pied, descendre plein gaz au milieu des bêtes, sans afficher la moindre appréhension, le fou, et, pire, sans provoquer la plus petite réaction des bovins présumés sauvagement affamés de chair humaine (la nôtre en l’occurrence).

Nous ne prendrons ni le tire-fesse, ni le GR, mais la piste … de tous les dangers !

« Le Plomb du Cantal peut être intégralement gravi en VTT à partir du col de Prat-de-Bouc situé à l’est et à environ 450 m en contrebas du sommet. »

Wikipédia – page concernant le Plomb du Cantal

Quoi qu’en dise Wikipédia, pour moi l’ascension fut presque intégralement … en mode poussage ! Las de monter et descendre du vélo pour tenter de rouler quelques dizaines de mètres pour finir par buter contre un caillou proéminent ou un ridicule raidillon, je me résout à pousser et ainsi, tenter de conserver un certain rythme d’ascension en mode économie d’énergie.
Denis tente lui de rester le plus possible sur le vélo, bel effort qui portera ses fruits puisqu’il arrivera bien avant moi au sommet. Sur les deux photos ci-dessous, on voit bien (sic) l’avance acquise par le cycliste sur le piéton, en revanche on mesure mal la difficulté de la piste, songez tout de même que nous trimbalons 16 à 18 kg de bagages et que la prise de vue écrase la pente. On aperçoit également sur la gauche de la photo de gauche, la petite partie herbeuse qui courre plus ou moins tout le long de la piste caillouteuse (ici la partie la moins cahoteuse de la montée), sente relativement salvatrice autorisant un pédalage ou un poussage (c’est selon) moins énergivore.

Je l’ai déjà dit, avec le temps … on finit (presque) toujours par y arriver et nous voilà à la gare du téléphérique (montée depuis Super-Lioran). Petit repos, il reste 50 m d’altitude à gagner … par des escaliers ! C’est beau mais c’est un galère avec les vélos chargés.
1855 m, nous y sommes !

C’est magique, le panorama est époustouflant, des montagnes entièrement vertes et escarpées, une vue à 360°, le massif du Sancy, le Mont d’Or, le Mont Lozère, l’Aigoual, etc. Un festival, ne manque plus que voir la mer. Un grand moment, d’anthologie.

C’est magnifique, quelle joie de se retrouver là, probablement le crux de notre périple.

Mais nous verrons, beaucoup plus tard dans ce périple, qu’une autre grande émotion viendra disputer à ce moment le sacre du pic émotionnel.

Nous gouttons le bonheur simple du sommet et profitons du spectacle, puis il faut penser à la descente. Le chemin de descente en balcon fait envie, mais avant de l’atteindre il faut descendre du sommet, ça à l’air coton, en fait c’est le sentier de trail dans un chaos de roches, c’est bien entendu inroulable (sauf peut-être pour un trialiste de renommée mondiale) et surtout exposé.

Il est 17h30 (tout de même !) et une longue, très longue descente nous attend.
Le sentier de descente en devers à l’air magique, le début est ardu, quelques enrochements font mettre pied à terre, le reste est technique mais sauf exception roulable, le chargement ne facilite pas la maniabilité mais les vélos répondent bien tout de même, il faut juste faire plus attention à ne pas se laisser embarquer dans quelque déséquilibres habituellement maitrisables mais ici potentiellement rédhibitoires.
Quelques courts poussages, du technique, quelques raidillons dans les roches, des bosses et beaucoup de pilotage. La descente plaisir fait ensuit ela place à la descente utile, la trace part franchement à gauche au milieu d’un troupeau (à l’oeil torve comme il se doit), des pancartes interdiction de passer nous font hésiter, nous cherchons, descendons un peu, remontons, toujours sous le regard pour le moins dubitatif des bovins, pour enfin se décider à prendre … à droite le balisage. Piste pour Lafon où l’on rejoint la route pour Thiézac.

En gris-vert la trace réelle et en violet la trace prévue.

Une pancarte d’interdiction aura provoqué cette variante avec plus de route.

Arrivés à Thièzac, le parcours prévu devient alambiqué et passe par des endroits improbables, nous nous retrouvons à devoir franchir la voie ferrée, on tourne on vire, on hésite, encore de fortes montées, de la route, de fortes descentes, c’est interminable.

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, et ces 1210 m de descente ne font pas exceptions, nous ateignons Vic-sur-Cère et trouvons le camping. Il est tard, c’est calme, paisible. Après la douche de récup’, une table nous tend les bras pour notre diner, en fait les restes de notre pique-nique et puis … dodo.

Une petite erreur de GPS donc, puisque le Plomb du Cantal est à 1855 m d’altitude, l’exploitation des données GPS fait l’objet d’un article dédié sur ce site.

61km 1520+ 1740-

Etape XXL ! Enorme, magnifique.
Très bonne forme, un très long poussage pour monter au Plomb, mais quel bonheur.

J’avoue avoir hésité sur cette étape lorsque je préparais la trace, des doutes sur notre capacité à ingurgiter ces dénivelés. Les jours précédents nous ont aguerris et la beauté du site a fait le reste, faisant de cette ascension et de cette descente un grand moment de VTT et d’itinérance.

Qualité rando 3,4*/5

  • Poussage : plusieurs dont 1 ++.
  • Difficulté technique : élevée
  • Météo : beau temps – vent contre.
  • Horaire : 9h15 > 19h30
  • Paysages : panorama époustouflant.
  • Camping : confortable et tranquille.
  • Trace : bonne, poussages prévus.
  • Conformité trace : OK, deux modifications, l’une au début due à une nouvelle route, l’autre à la fin pour une interdiction de passage, détours par la route au final pour arriver à Thièzac.
    Un vrai jardinage après Thièzac par la voie ferrée puis des circonvolutions par la route.
Trace et profil d’altitude pour le jour 4.

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