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GTR66 Jour 3

Le 6 juin, de Paulhac-en-Margeride à Saint-Flour

Où l’on revit l’étape de la GTMC à l’envers, ou comment remonter le temps en inversant, non pas son cours, mais la trace. Einstein en aurait peut-être été tout ébaubit …

De Paulhac à Ruynes

Retour sur le repas d’hier

Très bonne nuit (un seul réveil), évidemment un bon lit (ou un lit tout béatement) vaut mieux qu’un matelas, fût-il gonflable, sous la tente. Pour ne rien vous cacher, le comprimé de citrate de bétaïne ingurgité hier a bien aidé aussi, comme quoi, la répétition des erreurs n’est pas une fatalité : bien entendu nous avons trop mangé hier soir, un peu trop bu également. Tripes pour Denis et Coq au Vin pour moi, les deux également délicieux. Lors du repas d’hier, au bar derrière la porte de la salle à manger, un chasseur ou deux s’engatsèrent au fil des tournées d’apéros, l’histoire étant aussi obscure qu’indéterminée, la dispute a fini par se noyer dans le Ricard.
Lors de ce repas, nous avons également discuté avec un vététiste (en Spécialized Stumpjumper repéré dans la grange) qui sort à la journée pendant que madame s’occupe du Border-Collie … Nous lui avons conseillé l’ascension du mont Mouchet (au cycliste, pas au Border).
Pour en finir avec le récit du repas décidemment riche en aventures, un groupe de quatre, à la table derrière nous débat de je ne sais plus quoi, un des quatre monopolise la parole pour asséner sa philosophie à deux balles sur le sens de la vie, la marche du temps et peut-être la culture des escargots. Je me retourne vers un guadeloupéen qui, probablement désireux d’échapper aux maximes et sentences de l’autre zouave, engage la conversation sur la beauté de la région et la qualité de l’accueil, sympa. Bref une bien belle soirée.

Et c’est parti !

Réveil 7h30, petit’dej confort, nous partons à 9h20. Le vététiste de la veille, ayant adopté notre proposition d’ascension, nous propose de faire un bout de chemin ensembles, ce que nous déclinons gentiment mais fermement au prétexte, d’ailleurs justifié, que notre chargement nous ralentissant vraiment trop, nous serions de vrais boulets pour lui.
Il veut bien le croire et nous demande de lui indiquer le début du chemin, ce que je fais volontiers, en commettant une erreur significative ET involontaire et du coup en l’envoyant sur une fausse piste dont j’espère qu’il se sera rapidement aperçu de l’incongruité.
A la suite de quoi, m’apercevant rapidement de ma propre erreur, nous nous engageons sur la piste vers Auzenc, d’abord sympathique puis plus pentue et enfin carrément raide.
Après le village ça monte encore raide, à l’embranchement avec la variante du GRP qui grimpe au Mt-Mouchet et que nous avions descendue il y a deux ans, nous décidons de ne pas faire le détour par le sommet, nous évitant une difficile montée de 100m.

Jusqu’au bout, sans jusqu’auboutisme !

Maxime emprunte de bon sens qui deviendra un des mantras de la rando.

Départ du gîte Le Bon Accueil
Levé 7h30 – Départ 9h20

La trace en bleu ci-dessous indique l’ascension non prévue et non réalisée au sommet du Mt Mouchet.

Ensuite c’est une succession de piste de belles pistes et de paysages vraiment chouettes.
Nous passons à proximité de Pra Niolat et nous nous engageons sur la partie de la GTMC que nous n’avions pas parcourue il y a deux ans, puisque n’ayant plus rien à manger nous étions monté par la route en espérant trouver un ravitaillement à Clavières, où tous était fermé, nous forçant à poursuivre l’ascension vers le Mont Mouchet quasiment à jeun.

Après les passages en forêt, tout à coup le paysage se dégage pour finir par une vue panoramique. C’est chouette.
Au point 1355, nous attaquons la descente par le GRP de St-Flour vers Ruynes-en-Margeride. Ça descend fort, par des pistes roulables tout le temps, en tout cas en descente. C’est incroyable, rétrospectivement nous nous imaginons devoir monter cette section de la GTMC, pour rappel nous n’avions pas roulé ici ayant fait la montée par Clavière et la route à la recherche désespérée de nourriture.
Les blogs sur la GTMC parlent souvent de cette montée par Trailus, je savais donc cette portion assez caustique, sans rien dans le ventre qu’un pôv esquimau pris au bar, nous aurions mourru !

Pour compléter le simili pèlerinage GTMC, et pour finir de conjurer les mauvaises ondes d’il y a deux ans, nous pique-niquons (car oui, cette fois-ci nous avons de quoi manger !) au bistrot « Chez Annie » celui-là même où nous avions déjeuner d’un esquimau et d’un café.
Nous racontons l’histoire au tenancier (qui n’est pas Annie) qui nous annonce que désormais il existe un restaurant à Ruynes-en-Margeride place de l’Église, nommé avec humour « l’auberge en Ruynes ». Et voilà, la boucle est bouclée, nous pouvons repartir sereins.

De Ruynes à St-Flour

Peu après le village nous abandonnons ma trace pour rester sur la GTMC, puisque cette partie-là également avait été éludée il y a deux ans. C’est un beau tronçon avec des raidillons courts et bien coriaces, que nous gravissons sur le vélo, c’est décidemment l’étape de la réhabilitation !

Encore une belle montée puis direction Saint-Flour, à un moment le sommet de la tour de la Cathédrale affleure de l’ultime colline, on arrive !

Cette étape « mémorial » est un succès, la boucle est bouclée et les errances réparées, c’est surtout une belle journée de VTT sur un parcours somptueux, un petit regret d’avoir shunté le sommet du Mont Mouchet, mais rien de grave docteur.

La GTMC, que de beaux souvenirs …

L’arrivée dans le bas de Saint-Flour se fait en suivant le cours d’eau (L’Ander), c’est charmant. L’étape n’est pas terminée pour autant, le camping se situe sur le plateau dans le haut de St-Flour.
L’ascension par les ruelles (en sens interdit contre nous) est terrible, 110m de D+ par du 13-15% de pente. Des passants se croyants spirituels proposent un poussage, une dame fait même mine d’agripper mon vélo, je l’ai renvoyée vertement, elle ne se rend pas compte du fragile équilibre que la pente nous impose, à 2 à l’heure, presque à l’arrêt, le chargement en oscillation … Nonobstant les quidams, nous bouclons l’ascension sur nos vélos, ce n’est pas que de la fierté, j’ai déjà évoqué le calvaire du poussage sur ces pentes, des mauvais zigzags sur la route valent mieux qu’un bon poussage.

Le camping est doté d’un guichet automatique, toit est prévu pour les camping-cars, nous essayons tout de même de payer notre obole, personne ne répond, tant pis, tant mieux, nous nous installons sur les grands emplacements.
Rinçage des affaires et étendage sur un fil à linge providentiel, car situé à l’abri d’un auvent. C’est magique car le ciel se couvre à toute allure.

Nous retournons, à pied, au centre de Saint-Flour pour acheter à manger, mais nous ne trouvons rien, la pluie menace, nous réservons dans un restaurant, il est trop tôt, il faut attendre, il fait froid, nous patientons dans le vent frisquet, allez c’est l’heure, ce soir nous allons manger comme les poules, nous avions réservé en terrasse, le vent et les premières gouttes nous chassent vers l’intérieur, nous avons assez pris l’aire aujourd’hui, nous nous installons dans une véranda avec une belle vue sur la fin de notre parcours du jour, il y a beaucoup de monde dans ce rare restaurant ouvert, on se dit qu’on va y passer la nuit, mais non, on nous sert les plats traditionnels, nous sommes requinqués, nous repartons sous la pluie, retour au camping, fin de l’histoire d’une belle journée.

… la réhabilitation de ce pauvre corps, si calomnié par l’âme.

Mémoires d’outre-tombe (1848) de Chateaubriand.

Bon, vous aurez compris que cette histoire de réhabilitation de cette partie du parcours de la GTMC, éludé il y a deux ans, n’est qu’une sorte de « running-gag ». Cependant, toute plaisanterie révélant un fond de vérité, il est vrai que nous n’étions pas satisfaits de nos errances passées sur cette étape, en accord avec ce cher Chateaubriand, je dirais que nos corps fourbus jadis ont pesé, peut-être pas sur nos âmes, mais en tout cas sur notre volonté, et pour finir, nos âmes de vététistes ne furent pas fâchées de s’accorder ce jour avec nos corps, cette fois-ci plus vaillants.

Camping et Badoit réparateur.rice.s

42km 800+ 1080-

Assez belle étape GTMC.
Bonne forme, aucun poussage ce sera suffisamment rare pour être souligné.

Cf. le chapitre sur la réhabilitation de cette étape de la GTMC, ce n’est pas pour cela que nous l’avions inscrite au parcours prévu, c’est vraiment pour nous permettre d’ensuite nous diriger vers les sommets du Cantal, mais c’est bien quand même.
Petit regret d’avoir éludé l’ascension du Mont Mouchet, l’étape n’était pas si dure …, mais c’est bien quand même !

Qualité rando 3,4*/5

  • Poussage : zéro !.
  • Difficulté technique : faible
  • Météo : beau temps.
  • Horaire : 9h20 > 15h40
  • Paysages : panorama.
  • Camping : confortable (et gratuit du coup).
  • Trace : bonne, montées physiques surtout au départ et à l’arrivée.
  • Conformité trace : OK, une seule modification pour monter depuis Le Pirou à St-Georges avant St-Flour, nous nous rappelions de la forte descente technique sous St-Georges et pour éviter un poussage obligatoire malcommode, le détour réalisé fut pertinent.
Le tracé de l’étape 3 (en marron, clic pour agrandir)

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