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GTR66 Jour 5
Le 8 juin, de Vic-sur-Cère à Laroquebrou via liaison en car Aurillac
Où l’on applique scrupuleusement notre maxime favorite :
« Jusqu’au bout … sans jusqu’auboutisme !«
Liaison de Vic à Aurillac
Il est 6h et la pluie tombe sur la tente. D’un côté ces sinistres ploc-ploc sont déprimants, de l’autre on peut se réjouir du beau temps d’hier, l’étape du Plomb sous un soleil de plomb ça va, sous une pluie persistante, ça va pas.
Je consulte les horaires TER, la météo, la carte pour trouver un échappatoire.
Appliquant notre maxime conservatoire, nous décidons de tenter le train pour Aurillac. Levé 7h du mat’, comme dit la chanson « j’ai des frissons ».
Puisqu’il pleut nous allons prendre le petit déjeuner en ville, la boulangerie est fermée pour congés annuels et les autres boulanges’ … ne sont pas ouvertes.
Du coup nous allons au café avec une paquet de brioches acheté dans une épicerie.
A-men-donné, il faut s’extraire de la douce chaleur du bistrot et allons plier nos tentes et faire les sacs sous la pluie. Exercice toujours agréable … A la suite de quoi nous allons à la gare SNCF, la ligne ferroviaire est en travaux, ce sera donc un car, pourvu que nos vélos soient acceptés, ce n’est jamais gagné. La gentille dame du guichet téléphone à la gare de départ du car pour savoir s’il y a déjà des vélos, ce qui réduirait nos chances de pouvoir monter dans ce car. Ce n’est pas le cas, nous attendons son arrivée en écoutant un des ouvriers du chantier des voies. Le monsieur est volubile, nous apprenons ainsi qu’il a fait du rugby et qu’il fait du VTT, il nous raconte sa participation à la nocturne Lyon/St-Etienne avec force détails, c’est sympa pour meubler l’attente, il nous semble détecter quelques bons morceaux de galéjades, genre 74 km/h en descente pour rattraper les copains après avoir aidé à porter le vélo d’un autre pote.
Le car arrive et nous pouvons caser nos vélos, youpi, nous sommes bien contents, la pluie ne s’est pas arrêtée, on s’effondre dans les sièges inclinés, mode récup’ enclenché.
Le plus malin des deux … c’est Denis.
Camping de Vic sous la pluie, levé 7h petit’dej en ville au bistrot.
En VTT vers Laroquebrou
Bien entendu il a plu tout le trajet et il pleut encore en arrivant à la gare d’Aurillac.
Nous cherchons notre chemin pour retrouver la trace, la pluie n’aide pas à consulter les phones et autres GPS, d’autant que nous recherchons un magasin, les provisions sont à sec, vous me direz, c’est au moins ça de sec !
Dans une zone commercialo-industrielle, nous trouvons un Leclerc-Bio, le magasin va bientôt fermer définitivement, tout est à 50%, chic.
Difficile de trouver le rythme, on s’arrête de nombreuses fois, la trace est pas terrible, de la route, le cœur n’y est probablement pas, la roche tarpéienne est près du Capitole, après l’étape de rêve d’hier, le retour à la réalité d’un quotidien moins glamour est un peu rude.
Nous nous arrêtons à Ytrac à 15h pour le pique-nique, la pluie ayant eu la bonne idée de (presque) cesser. Le Proxi à proximité (!) ouvre à 15h30, nous y complétons nos provisions pour ce soir, petit salé aux lentilles et deux bières … que nous allons donc porter toute cette fin d’étape.
Après un pique-nique relativement au sec, la pluie s’annonce à nouveau, je vais tester mon pantalon de pluie en super tissu non respirant …
Il ne fait pas chaud, pour l’instant, ma tenue est donc presque agréable.
Est-ce que cela va durer ?
Il pleut. Alternance de petites routes tranquilles et de chemins étroits, des herbes hautes détrempées, quelques raidillons négociés comme on peut sur le sol glissant, une pente vraiment raide, d’abord sur route puis un bout de sentier court mais abominablement pentu, poussage laborieux.
Je mets puis j’enlève mon pantalon de pluie, il protège assez bien mais étant un peu ample, pour pédaler, surtout dans les parties techniques, ce n’est pas commode, entre le bruit de frottements, l’effet sauna et l’effet bouffant, je ne suis pas convaincu du truc.
Ni Denis ni moi ne sommes « dans le mouve », petite forme, probablement un effet décompression suite à l’étape d’hier, sans compter la pluie, le manque de rythme, l’effet car, tout ça se mélangeant en une sorte de bouillie de motivation.
Cependant, la force d’attraction sinon newtonienne du moins routinière nous entraîne et nous finissons par arriver à Laroquebrou via d’assez jolies vues sur une région de lacs.
Camping, la réception n’est pas encore ouverte, un monsieur qui fréquente ce camping depuis 25 ans nous conseille de nous installer, ce que nous ne faisons pas, nous attendons le gérant à l’abri de la pluie sous un auvent, mais pas à l’abri du froid.
Le gérant arrive, après quelques plaisanteries sur notre état, disons, humide, il nous propose de nous installer dans la salle commune, et nous voilà au sec pour de bon, il y a même deux lits derrière une sorte de paravent, ce soir ce sera grand confort !
Sur les conseils du gérant, décidemment empathique, nous montons la tente pour la faire sécher dans la salle, à vrai dire nous sortons toutes nos affaires en une sorte de vide-greniers, il y a des affaires partout, nous avons même tendu la corde à linge …
Merci à Arnault, le gérant du camping, pour son accueil !
Le réconfort d’une salle au sec et surtout la sympathie accordée à deux cyclistes émoussés.
Saucisses-lentilles, bière de réconfort, elle est pas belle la vie ? Dodo.
29km 420+ 600-
Etape de transition effectuée sous la pluie, avec une liaison préalable en bus de Vic-sur-Cère à Aurillac.
Petit forme physique et morale, ça arrive …
Pas la plus fun des étapes, mais l’itinérance c’est aussi ça, juste la satisfaction d’avancer dans le périple.
Qualité rando 2,4*/5
